Pierre Duterte
17, place de la République
75003 Paris
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Sur ces pages, vous trouverez les projets ainsi que les expositions à venir.
Une fiche de lecture écrite par une médecin engagée sur le terrain, qui fait depuis des années un travail remarquable:
C’est un médecin généraliste qui est face à la torture. Et c’est ça qui m’a intéressé, et d’abord permis de le lire, de passer à travers, le plus rapidement possible je dois l’avouer. Pierre Duterte a une grande pratique d’accompagnement, plus que ça, il travaille avec des personnes qui ont subi des violences extrêmes depuis 15 ans, d’abord des mineurs, y compris des enfants-soldats, mais aussi des adultes, au sein d’un centre de soin qu’il a réussi à créer en 2001, « Parcours d’exil » . La modestie du praticien, qui n’est pas « psy », qui travaille sans interprète, et s’en explique, va de pair avec l’ambition extrême du projet.
Il part de sa constatation : à travers les horreurs traversées, ces personnes ont gardé leur humanité, et il veut les aider à retrouver leur place dans le monde des humains.
Quitter les symptômes qui à la fois les protègent, et à la fois leur rendent la vie impossible : parce que ces symptômes font souffrir et parce qu’ils empêchent les relations humaines. Outre les douleurs, les insomnies, et les séquelles physiques, les phénomènes de dissociation, de distorsion du temps et de la réalité sont une entrave à la reprise de la vie.
J’ai appris en lisant ce livre quelles formes multiples peut prendre le « syndrome de stress post-traumatique », les erreurs administratives, et médicales qu’il peut amener. J’ai trouvé une façon d’être à l’écoute, de prendre position sans donner de leçon, qui m’ont impressionnées.
A lire, mon dernier livre.....
Ils viennent de jungles où l'on se fait une guerre sans nom et où, à douze ou treize ans, ils ont été torturés, forcés de porter les armes et de tuer des adultes ou d'autres enfants, de montagnes d'Asie où les séismes ont détruit des villages entiers, de déserts où il n'y a que du sable à manger. et parfois de faux pays d'accueil où leur unique horizon était celui de l'esclavage, le sexuel entre autres.
Filles et garçons, ils n'ont pas de nom, pas de visage, ils existent à peine. Leurs signes distinctifs sont le plus souvent des cicatrices laissées par des baïonnettes, des fouets ou des couteaux. Quelques-uns échappent à la haine, à l’indifférence aux passeurs escrocs, aux naufrages et aux barbelés des réglementations qui protègent les frontières. Quand ils arrivent en France, ils sont placés sous la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance, et le sentiment tacite général est alors qu’ils sont tirés d’affaire.
Que non. Ils affrontent alors un autre péril: la perte de l’identité. faute de repères, de famille, d’amis, plongés dans une langue et une culture inconnue, harcelés par des souvenirs qui virent au cauchemar, ils risquent de n’être plus que des noyés dans une société qui croit s’être acquittée de ses devoirs d’humanité en leur concédant un lit et de quoi manger.
Au service d'une association qu'il contribua à fonder, le Docteur Pierre Duterte a traité des milliers de ces cas (cf Terres Inhumaines, un médecin face à la torture aux éditions JC Lattès) en s’efforçant de rétablir, non seulement leur santé physique, souvent gravement atteinte, mais aussi leur équilibre psychique.
Il raconte quelques-une des histoires que furent leur leurs traitements. Ce faisant il brosse des portraits d’autant plus saisissants qu’ils ne doivent rien au romanesque. Il évoque incidemment les effets inattendus du portrait photographique sur des âmes au moi fracassé, parfois incapables de se reconnaitre dans un miroir.
Le livre de Pierre Duterte rassemble des parcours thérapeutiques mais aussi les reflexions de ce médecin psychothérapeute traitant depuis plus de 20 ans, des victimes. Il propose un regard humaniste mais sans concession sur ce que l'on appelle la civilisation, la culture, l'inter-culturalité.
Les chapitres de ce livre incluent des photographies prises par Pierre Duterte. Il est aussi photographe et a réalisé des expositions de façon très régulières en France mais aussi aux USA ou en Afghanistan. Les photos ne sont pas celle du "héro" Junior, mais portent toutes une part de son histoire.
Dans la première partie, c'est un dialogue entre un patient et son médecin. Ensuite Pierre Duterte fait part de son indignation en détaillant des cas où les institutions ne se sont pas montrées à la hauteur, voire franchement maltraitantes.
They come from jungles, where are made nameless war and where, at twelve or thirteen years old, they were tortured, forced to carry or use weapons and to kill adults or children, from mountains of Asia where earthquakes destroyed whole villages, from deserts where there is only some sand to be eaten. And sometimes from false host country where their only horizon was slavery, the sexual among others.
Girls and boys, they have no name, no face, they exist hardly. Their distinguishing features are most of the time scars left by bayonets, whips or knives. Some escape from the hate, the indifference of the boatmen swindlers, from the wrecks and in the barbed wires of the regulations which protect the borders. When they arrive in France, they are placed under the protection of the Social Assistance for Children, and the general tacit feeling is that they are out of trouble.
For sure, no. They face then another danger: the loss of the identity. Because of lack of marks, of family, of friends, of being plunged into a language they have never heard and an unknown culture, harassed by memories which turn to nightmares, they risk not to be more than drowned persons in a society which believes to have settled its duties of humanity by granting them a bed and enough to eat.
At the service of an association which he( contributed to establish, Doctor Pierre Duterte handled thousands of these cases (cf Inhuman Earth, a doctor facing tortures he published :editions JC Lattès) and try hard to restore, not only their physical, often seriously affected health, but also their psychic balance.
He tells some one of the stories about their treatments. Making it, he paints most striking portraits because they owe nothing to the romantic. He evokes by the way the unexpected effects of the photographic portrait on souls with a smashed ego, sometimes even incapable to recognize themselves in a mirror.
Pierre Duterte's book gathers collects therapeutic sessions, but also the reflections of this doctor and psychotherapist dealing for more than 20 years, with victims. He proposes a humanist look but without concession on what we call the civilization, the culture, the inter-culturality.
The different chapters of this book include photos taken by Pierre Duterte. He is also a photographer and realized exhibitions in a very regular way in France but also in USA or in Afghanistan. Photos are not the one of the « hero » Junior, but carry quite a part of his story.
In the first part, it is a dialogue between a patient and his doctor. Then Pierre Duterte transmits his indignation by detailing cases where institutions did not prove to be worthy, even openly mistreating these victims of torture.
Le 1er janvier 1968 sur Europe 1, Jacques Brel présentait ses vœux :
« Je vous
souhaite des rêves à n'en plus finir, et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns.
Je vous
souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer, et d'oublier ce qu'il faut oublier.
Je vous
souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite surtout d'être vous...»